Le PLR interpelle le Conseil d’État - Fusions: moins de confusion pour plus de confiance

 

 

 

Le PLR interroge le Conseil d’État : quel calendrier le Conseil d’État compte-t-il suivre pour respecter le délai au 30 juin 2015 ? Comment compte-t-il favoriser des fusions conformes aux plans de fusion qu’il va adopter ? Soutient-il l’organisation d’un référendum consultatif dans le Grand Fribourg ?

 

Le PLR avait salué les plans de fusion ambitieux des préfets, présentés en juillet dernier. Aujourd’hui, par la voie de son président cantonal Didier Castella et de son chef de groupe au Grand Conseil Markus Ith, le PLR dépose une question à l’adresse du Conseil d’État.

 

Les fusions de communes, plébiscitées par 72.86% des électeurs, le 15 mai 2011, méritent un soutien total de la part du Conseil d’État. Ces derniers jours cependant, les membres de l’exécutif ont fait publiquement des déclarations contradictoires sur ce sujet. Un processus aussi complexe qu’une fusion de communes mérite pourtant de la transparence et de la clarté afin de créer la confiance nécessaire chez tous les acteurs concernés.

 

 

Le Conseil d’État est ainsi invité à rendre public le calendrier qu’il compte suivre, compte tenu des exigences de la loi sur l’encouragement des fusions, en particulier le délai au 30 juin 2015 pour le dépôt des demandes d’aide financière.

 

D’autre part, en l’absence de dispositions légales claires, le Conseil d’État est appelé à clarifier sa position sur les projets de fusion qui ne correspondraient pas aux plans de fusion qu’il aura approuvés.

 

Enfin, on apprend aujourd’hui que certains proposent l’organisation d’un référendum consultatif sur la question dans le Grand Fribourg. Le PLR demande au Conseil d’État s’il soutient cette démarche qui donnerait effectivement plus de légitimité au processus de fusion.

 

Le PLR a toujours soutenu les fusions de communes. Le processus actuel résulte d’une motion des deux élus PLR (motion Haenni / Boivin no 160.06 du 10 octobre 2006). Le PLR rappelle que les fusions de communes sont une condition essentielle pour assurer la qualité et l’efficience des prestations publiques. Dans un monde toujours plus complexe, où les contraintes juridiques et financières se densifient, où les tâches publiques se multiplient et où la reconnaissance manque aux élus, il est plus que jamais nécessaire de donner aux communes une taille optimale pour répondre aux exigences des citoyens.

 

Contacts :

- Didier Castella, 079 578 35 22

- Yann Grandjean, 079 665 12 59

- Markus Ith, 079 669 96 37


 



QUESTION

Fusion de communes – Où en sommes-nous ? Où allons-nous ?

 

La loi du 9 décembre 2010 relative à l’encouragement aux fusions de communes (LEFC) a été plébiscitée par 72.86% des citoyennes et citoyens fribourgeois, le 15 mai 2011. Deux élus PLR sont à l’origine de cette loi (motion Haenni / Boivin no 160.06 du 10 octobre 2006) qui prône une vision de l’organisation territoriale progressiste et orientée vers l’avenir. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2012.

 

Cette loi prévoit les étapes suivantes :

 

Étape[1]

Responsable

Base légale

Élaboration et présentation des projets de plans de fusions

Préfets

Art. 5 al. 1 et 2 LEFC

Demande d’approfondissements ou de complétements des projets de plans de fusions

DIAF, après consultation des autres Directions

Art. 5 al. 3 LEFC

Approfondissements et complétements des plans de fusions

Préfets

­Art. 5 al. 3 LEFC

(Contrôle des approfondissements et des complétements)

DIAF

 

Mandat au Préfet pour l’étape suivante

DIAF

Art. 7 al. 1 LEFC

Présentation aux conseils communaux des plans de fusions

N.B. Tous les conseillers communaux doivent être convoqués.

Préfets

Art. 7 al. 1 LEFC

Détermination motivée de la commune, transmise au Préfet

Conseils communaux

Art. 7 al. 2 LEFC

Soumission du projet de plan de fusions avec ses recommandations au Conseil d’Etat pour approbation

DIAF

Art. 7 al. 3 LEFC

Approbation du plan de fusion

Conseil d’État

Art. 7 al. 3 LEFC

Information des Conseils généraux et de la population sur le plan de fusion et la détermination de la commune

N.B. Ces séances doivent avoir lieu en présence des préfets.

Conseils communaux

Art. 7 al. 3 LEFC

(Préparation de la fusion et négociation de la convention de fusion)

Conseils communaux

 

(Procédure de préavis, de contrôle, de vote et d’approbation par le Grand Conseil)

Différents acteurs

 

ÄDépôt des demandes d’aide financière au 30 juin 2015

Communes

Art. 17 al. 1 LEFC

Entrée en vigueur des fusions (des communes qui bénéficieront de l’aide financière)

 

 

Évaluation de la loi

DIAF

Art. 8 LEFC

Expiration de loi

 

Art. 18 al. 1 LEFC

 

 

La lecture de ce calendrier appelle les remarques suivantes :

  • Le calendrier proposé, notamment en raison du délai au 30 juin 2015 pour le dépôt des demandes d’aide financière (art. 17 al. 1 LEFC), est très difficilement tenable.
  • Imposer aux préfets de rencontrer deux fois les conseils communaux, puis les conseils généraux et la population, prendra un temps considérable qui ne fera que retarder le processus.
  • De plus, ces rencontres et ce qui en ressortira ne lieront pas les exécutifs communaux qui piloteront le reste de la procédure. La population en sera donc exclue, alors même qu’elle pourrait avoir une vision très différente de ses élus.
  • D’une manière générale, le Conseil d’État ne dispose pas d’outils pour mettre en œuvre le plan de fusion qu’il aura adopté.
  • Tout retard pris dans les premières étapes de la procédure aura des conséquences sur la bonne tenue du calendrier.
  • Les exécutifs communaux devraient ne pas attendre les plans de fusions définitifs pour entamer des discussions sur la base des projets de plans de fusions présentés par les préfets.

Forts de ces constatations, nous adressons au Conseil d’État les questions suivantes :

  • Quel est le calendrier que compte suivre le Conseil d’État et plus particulièrement la DIAF pour permettre à un maximum de communes de présenter une demande d’aide avant le 30 juin 2015 ? Comme celui-ci paraît déjà quasi impossible à tenir, envisage-t-il logiquement une prolongation du délai pour arriver à une solution optimale ?
  • Comment le Conseil d’État se positionnera sur les projets de fusion qui ne respecteront pas le plan de fusion qu’il aura lui-même adopté ?
  • La notion de centre cantonal fort ayant disparu du programme gouvernemental, la directrice de la DIAF semblant s’en éloigner selon ses propos tenus dans la presse « Un virage à 180 degrés », comment le Conseil d’État entend-il se positionner, et le cas échéant, le promouvoir ?
  • Le Conseil d’État envisage-t-il d’organiser un référendum consultatif, p.ex. à l’échelle des districts, sur son plan de fusion, immédiatement après son adoption pour le faire légitimer par la population ?
  • Le Conseil d’État envisage-t-il l’adoption d’un règlement d’application de cette loi aux fins de préciser certains points, voire d’en « corriger » d’autres ? (P.ex. pour imposer des délais aux communes pour se déterminer ou pour garantir leur droit d’être entendues avant la décision du Conseil d’État sur le plan de fusion.)

 

[1]              Les étapes entre parenthèses sont les étapes logiques non évoquées par la loi.