Pont de la Poya : une CEP coûteuse, superflue et à des fins politiques douteuses

 

La Commission d’enquête parlementaire (CEP) concernant le pont de la Poya aura coûté plusieurs centaines de milliers de francs aux citoyens fribourgeois. Pourtant, le résultat final est nul. L’entente contre nature du PS et de l’UDC montre encore une fois la capacité de nuisance des partis populistes, dont le seul objectif est d’empêcher le bon fonctionnement du gouvernement cantonal à des fins électoralistes.

 

 


C’est une alliance contre nature entre PS et l’UDC qui avait permis à la CEP « Poya » d’être instituée. Après deux ans d’enquête, la CEP accouche d’un rapport imprécis, stérile et incomplet. Les conclusions ne font que répéter ce que le Conseil d’Etat avait déjà reconnu en 2008 puis en 2012 lors des débats précédant l’instauration de la CEP. L’utilité de cette commission avait été mise en doute (voir communiqué PLRF du 15.06.2012) : son inutilité est aujourd’hui confirmée. Le Grand conseil doit contrôler le travail du Gouvernement ; cela ne doit cependant pas se transformer en calculs politiques douteux.


Un rapport creux
A la lecture de ce rapport, le PLRF ne peut que remarquer que certains éléments importants ont été sciemment omis et qu’aucun responsable n’a été nommément cité. Cela conforte l’idée initiale du PLRF : cette commission poursuivait des objectifs avant tout politiques.


Nous constatons que le directeur actuel de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC), le Conseiller d’Etat PLR Maurice Ropraz ne fait l’office d’aucun reproche. La CEP s’est par contre bien gardée de souligner toutes les mesures de correction que le Ministre a amenées en collaboration avec l’ensemble du collège.
Ainsi, ce rapport manque d’objectivité, a été réalisé avec légèreté et est incapable d’apporter quelque fait nouveau. Par exemple, après deux ans de travaux, la CEP s’est prononcée sans avoir auditionné l’ingénieur ou le chef de projet responsable de la demande initiale de crédit. Pour autant, ce rapport impose un coût exorbitant, à la charge des citoyens.


Les vrais responsables
Le PLRF remarque d’une part que selon les paroles mêmes de l’expert « en tenant compte du renchérissement, les taxes et la marge de précision, les surcoûts effectifs ne devraient se monter qu’à CHF 15’500'000, …, ce dépassement est en fait marginal pour un projet aussi complexe». L’étude de crédit a en effet été faite dans l’urgence suite à un changement de procédure fédérale afin de pouvoir bénéficier du subventionnement de la Confédération, soit 81 millions de francs vitaux pour la réalisation du Pont de la Poya.

 

D’autre part, la CEP demande à raison une plus grande stabilité à la DAEC. Le suivi politique des dossiers complexes ou sensibles est essentiel. Pourtant, ce sont les partis à l’origine de la CEP, qui ont tenté à chaque occasion de déstabiliser cette direction. Comment la DAEC peut-elle travailler sereinement si, bien qu’elle ait reconnu des manquements et corrigé les erreurs, essentiellement causés par l’urgence de la situation, reste la cible d’une commission dont le seul objectif est de la déstabiliser ? Coïncidence : malgré la contribution 2013 de 78.3 millions du canton à l’HFR, aucune CEP n’a été exigée contre les problèmes de gestion de l’HFR, pourtant désigné parmi les hôpitaux les plus chers de Suisse et dont la conduite lacunaire par le passé a été dénoncée par un audit – ces décisions seraient-elles dépendantes de la couleur politique du responsable du Département ?


Prochaines actions du PLRF
Le PLRF ne manquera pas d’interpeller le Conseil d’Etat pour connaître le coût total de cette manœuvre politique – y compris les frais de personnel et de tiers.


Le PLRF se réjouit par contre d’inaugurer un chef d’œuvre technique avec la population fribourgeoise en automne prochain.

 

Contact :
Didier Castella, président PLRF et député : 079 578 35 22